Il y a…


Un e-bouquin que j’ai téléchargé sur ma liseuse, Ecrire, un plaisir à la portée de tous de Faly Stachak m’a donné l’idée de ce qui suit. Grâce à elle, je me suis lâchée avec le « il y a » proscrit dans mon enfance, par mes profs de Français. 😉

Il y a, en fond sonore, le brouhaha de la ville, les cris des enfants, les pas des promeneurs, les coups de sifflets, le roucoulement des pigeons, les langues étrangères,

Il y a ces chaises métalliques, inhospitalières certes, mais qu’on aime à trouver lorsqu’on est fatigué,

Conversation

Il y a de vastes et vertes pelouses où se dandinent des couples de canards,

Il y a la Tour Montparnasse dont on se passerait bien, qu’elle est laide, celle-là !

Il y a des parterres fleuris et changeants où, au printemps, des canettes choisissent parfois de faire leur nid

Bringing new leaves

Il y a le Palais du Sénat, tout bien léché et protégé par de multiples plantons,

Il y a les gardes qui traversent le jardin et sifflent avec vigueur votre moindre écart,

Il y a la Fontaine de Médicis, entourée de guirlandes verdoyantes, où se douchent les pigeons et un ou deux couples de col-verts, refuge silencieux et isolé,

Looking for soap

Il y a les amoureux, comme toujours, seuls au monde, qui s’embrassent sur les bancs de bois,

Red fans

Il y a un kiosque où, les dimanches, on s’arrête pour écouter la musique du moment,

Il y a un enclos, parfois peuplé de cosmonautes blancs, qui s’affairent autour des ruches,

Il y a les crocus qui pointent le nez sur certaines pelouses au détour du printemps, et qu’il faut faire vite pour repérer,

Il y a ceux qui fument, il y a ceux qui lisent le journal, il y a ceux qui prennent des bains de soleil, ceux qui écoutent de la musique, ceux qui jouent aux échecs, ceux qui pratiquent le Tai Chi Chuan, ceux qui courent, et puis ceux qui regardent les autres faire,

Reading

Il y a les bambins, perchés sur leur cheval de bois, ils allongent leur bâton pour cueillir des anneaux et gagner… les bravos de leur papa,

Il y les balançoires, Plus haut ! Encore plus haut !, les toboggans, les bacs à sable et les agrès maintenant abrités derrière de hautes clôtures pour protéger les petits de toute menace, les poneys et les ânes qui docilement marchent le long d’un parcours dédié,

Il y a le grand bassin où voguent les voiliers menés à la baguette, qui reviennent tous les ans à la belle saison,

Il y a les palmiers qu’on sort de la serre quand se montre l’été,

Il y a les coureurs essoufflés, qui après quelques tours étirent leurs membres fourbus sur les bancs ou les chaises

Il y a les allées, plantées de marronniers bien alignés qui changent la couleur de leurs habits au gré du temps qui passe,

Autumn picture

Il y a, immobiles et imposants, les reines, saints et poètes de pierre qui depuis toujours, surveillent tout ce petit monde du haut de leur grand âge,

Il y a ma mémoire de petite fille, d’écolière, d’étudiante, de maman, de vieille dame, d’une vie qui souvent, en ce lieu, est revenue ; peut-être, un jour finirai-je par y créer mes souvenirs de grand-mère ?

5 réflexions sur “Il y a…

  1. Il y a ces pensées poétiques et vivantes de la saison du printemps et ces photos bien faites et evoquantes…merci beaucoup et bon printemps à toi, Claude!

  2. Il y a des photos si evocatrices…lovely to meet you, Claude! You make me think that « There is » might be a wonderful experiment in English also.

    • Merci de votre visite, Lisa. It was lovely to meet you too and I am looking forward to meeting you again.
      S’il y a un interdit dans les cours de français, à l’école, c’est bien le « il y a »

  3. Il y a le printemps Parisien qui me manque comme tous les ans…merci pour vos si jolies photos et « take care of you » comme on dit ici.

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